« Tous me créditent, pour m’en féliciter, d’avoir énoncé que le “catastrophisme éclairé” impliquait de tenir la catastrophe pour certaine, ce qui est une absurdité », réaffirme-t-il au Monde lors d’un passage à Paris. En effet, « annoncer que la catastrophe est certaine, c’est contribuer à la rendre telle… Mais la passer sous silence ou en minimiser l’importance conduit au même résultat ». C’est sur la ligne étroite qui sépare ces deux attitudes que Jean-Pierre Dupuy propose sa posture philosophique : considérer la possibilité de cet avenir (et non sa réalité) comme certaine pour qu’il n’advienne pas. C’est « la sagesse du pire ».
Les publications sur le thème foisonnent : voir Pourquoi tout va s’effondrer, de Julien Wosnitza (LLL, 2018) ; Les Cinq Stades de l’effondrement, de Dmitry Orlov (Le Retour aux sources, 2016) ; Une autre fin du monde est possible, de Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle (Seuil, 2018) ; Survivre à l’anthropocène. Par-delà guerre civile et effondrement, d’Enzo Lesourt (PUF, 2018) ; Réflexions sur l’effondrement, de Corinne Morel Darleux (Libertalia, 104 pages, 10 euros) : on ne compte plus les livres récemment publiés sur ce thème, ni les conférences publiques qui les accompagnent.